Vers la fin de la DISU ?
Un projet de restructuration de la DISU est en cours sous le nom COLIBRI. Ce projet n’est pas une évolution mais plutôt une explosion de la DISU puisqu’il fait la part belle à la sous-traitance pour pallier à la diminution des effectifs en interne.
Comme dans beaucoup d’unités d’Orange, après maintes années sans recrutement, on fait le constat que le service se dégrade. Heureusement, comme ailleurs à Orange, la direction à la solution au problème qu’elle a créée elle-même, la sous-traitance de l’activité !
Pour le soutien à distance (Help Desk), à l’avenir si vous parvenez à passer la barrière 100% pratique pour avoir un humain, il y a de grande chance que ça soit un sous-traitant qui vous réponde. A l’instar de ce qui s’est passé sur le domaine Commercial et la création de l’USC, les salariés actuels des Help Desk deviendront « spécialistes ». Un nom pompeux qui en fait ne reflétera en rien une compétence accrue .
Pour le soutien physique (TSP), la pérennité des équipes sera centrée sur les Espaces Services actuels. Les salariés situés loin d’un campus seront un peu plus livrés à eux-mêmes ou devront se déplacer pour rejoindre un espace service s’ils ont besoin d’un soutien.
A terme, les PC pourraient ne plus être préparés en interne par les TSP mais par des constructeurs qui livreraient l’ordinateur directement au salarié, quitte à celui-ci de finaliser en solo son installation. Et si l’activité des TSP diminue celle de la conduite d’activité diminuera de concert.
Les Techniciens en espace service auront de nouvelles missions de formation du personnel sur les nouveaux outils mais tout cela sans perspective d’évolution professionnelle.
Presque un an et demi après les 1ères annonces aux salariés DISU, on semble toujours au stade de l’information puisqu’on parle d’une opérationnalisation mi-2024. Dans le laps de temps, certains salariés auront déjà quitté le navire à cause d’un manque de perspectives d’évolution professionnelle
Dans le même temps d’autres secousses agitent l’unité. En marge de ce projet de restructuration, on apprend que des services quittent la DISU comme le STGP (70 salariés) qui a rejoint BLI (Boucle Locale Intervention) ou le service EPPO (11 salariés) qui a rejoint la DSEC (Direction de la Sécurité Groupe). Qui sera le prochain ?
Les interventions vers les boutiques vont considérablement se réduire avec le projet de bascule vers la GDT (Générale de Téléphone) devenue Orange Store. Filiale qui, rappelons-le, a fait le choix de ne pas infogérer son parc par la DISU. Et cerise sur ce gâteau déjà peu digeste, Business annonce se passer des services de la DISU pour son infogérance et sous-traite avec ATOS .
A quand l’annonce de la fermeture pure et simple de l’infogérance DISU au profit d’une sous-traitance à 100%? La direction est dans le déni quand elle dit ne pas comprendre l’inquiétude des salariés de la DISU dans ce climat anxiogène
Ne dites plus « sous-traitant » mais fournisseur
La CGT 1ère organisation syndicale à la DISU
La DISU, comme l’ensemble du Groupe ORANGE, n’échappe pas au premier des 10 commandements de la bible des actionnaires : la masse salariale tu diminueras, les emplois tu supprimeras. Les plateaux et bureaux se vident mais la charge de travail ne diminue pas dans les mêmes proportions .
Certes, pour l’instant, personne à la DISU n’est forcé à se redéployer sur d’autres activités contrairement aux boutiques fermées ou transférées à la GDT. Mais la solution pour pallier au sous-effectif est celle du transfert progressif des activités à la sous-traitance (oups, aux fournisseurs).
Ainsi à Strasbourg, le soutien niveau 1 des applications DISE et CACTUS est désormais sous-traité. Le prix du ticket sous-traité frisant les 300€ et sachant qu’un CST peut traiter plus de 20 tickets par jour, on comprend qu’économiquement ce n’est pas l’affaire du siècle. Si la Direction choisit cette voie, c’est uniquement pour supprimer massivement des emplois et parce que cela offre une sacrée souplesse , le contrat pouvant être dénoncé
sans qu’Orange n’assume la responsabilité sociale de la suppression des emplois.
Et que dire de la perte de qualité induite par l’externalisation et les aberrations cocasses. Ainsi, lors du transfert de DISE, les chaussures pointues en charge de ce projet n’avaient pas vu que les sous-traitants ne disposaient pas de l’outil de prise de main à distance sur le poste de travail. Résultat de l’opération : le matin même du transfert, les « fournisseurs » se sont aperçus qu’ils ne pouvaient pas prendre la main sur les postes des collègues et donc qu’ils ne pouvaient pas faire grand-chose…Bravo !
Et quid de la sécurité ? : est-ce raisonnable de confier le soutien du portail CACTUS, stratégique car offrant un accès aux bases applicatives et de supervisions, à des sous-traitants ? La Direction nous affirme que tout est prévu par des chartes et des process mais, dans le monde actuel où l’espionnage industriel est monnaie courante, peut-on vraiment croire à ses engagements lénifiants ?
Positions assises : gare à vous !
Cette information est peu connue, pourtant le risque sanitaire le plus important dans l’entreprise est lié aux positions assises prolongées. Il est recommandé par les instituts officiels de ne pas dépasser plus de 4 ou 5 heures par jour en cumulé assis.
La CGT demande d’avoir une idée réelle du risque de sédentarité auquel les salariés sont exposés.
Il existe des études scientifiques sur ce sujet et des outils avec capteurs permettant de mesurer le temps passé sur un siège. Mais avant tout, il faut rappeler régulièrement aux salariés qu’ils doivent bouger, se lever, faire des mouvements.
Dans les entreprises comme Orange, et donc à la DISU, c’est presque une injonction contradictoire par rapport à l’activité tertiaire de la majorité des salariés. Il y a des aménagements tels que des bureaux pouvant se lever, des sièges adaptés pour travailler debout ou tout autre dispositif qui permet de ne pas rester dans une position statique . L’utilisation de la voiture et la prise de repas dans le même espace peuvent être des facteurs associés à la sédentarité.
La CGT est vigilante quant aux actions de prévention menées par la DISU. N’hésitez pas à signaler à nos représentants du personnel tout problème rencontré.
Télécharger : DisuRama Octobre Novembre 2023